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Le cross-country vu par Maurice Gaillard

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"Tant qu'un coureur n'a pas fait de cross, on ne sait pas ce qu'il a dans le ventre. Avant cela, on ne connait pas sa véritable nature. Sur piste, l'orgueil peut parfois pallier un manque de courage, un défaut d'entraînement ou de préparation, alors qu'en cross, il est impossible de frimer. Celui qui ne sait pas, ou qui n'a pas la volonté d'aller au-delà de son envie de rentrer au vestiaire, quand vient le moment de faire appel à toutes les forces dont il dispose, pour résister aux attaques des autres, où tenir au train qu'ils imposent, n'est pas armé pour faire une grande carrière sur piste. 

C'est pour cela que je suis à fond pour le cross, car le cross est plus révélateur de caractère et des qualités foncières d'un coureur de demi-fond, que tous les tests du monde. 

Le cross permet d'apprendre à faire des choses que l'on apprend qu'en cross (il permet de changer de rythme, de raccourcir la foulée, pour accélérer soudainement au moment opportun, contrer une attaque, bref courir comme un coureur et non comme un automate). Il permet d'acquérir des qualités que l'on acquiert qu'en courant dans des conditions difficiles.

Un exemple qui illustrera bien ce que je dis. Alain Mimoun, Michel Bernard, Michel Jazy des athlètes au palmarès de pistard éblouissant. 

Le total de titres et records qu'ils ont détenus est fantastique, mais, aussi attachés à la piste qu'ils aient pu l'être les uns et les autres, ce fut toujours dans le cross qu'ils reprenaient leurs forces, leur énergie, leur résistance à toutes les misères que doit supporter un coureur de demi-fond, qu'il soit court ou long.

Pour eux, le cross fut toujours une perpétuelle remise en question de leur personnage, tant physique que psychique car pour être en mesure de battre un record sur quelques tours de piste, il faut en avoir "dans la musette". Et cette musette-là, c'est généralement en cross qu'on la remplit.

Pour moi, entraîneur, les armes qu'un coureur est capable de se forger en cross, lui sont d'un immense secours, lorsque la saison de piste est là, car, pour reprendre la formule "d'Alfred Spitfer" : "Le cross est véritablement le verre grossissant posé sur un coureur, révélant très exactement ce qu'il est au plus profond de lui-même".

On sait s'il a du train ou non, s'il est vulnérable aux changements de rythme, s'il peut surprendre quelqu'un par la soudaineté de son démarrage, s'il peut tenir une accélération un mètre de plus que son adversaire, mètre qui permet de le décrocher, si, quand il a le cœur au bord des lèvres, quand tout tourne autour de lui, il a tout de même gardé dans un coin secret de sa volonté, les "quelques watts" nécessaires pour le faire sprinter dans les trente derniers mètres.

C'est tout cela qui est contenu dans le paquet-cadeau du cross. Mais malheureusement, ce n'est écrit dans aucun livre. 

Il permet de pourvoir les athlètes, des qualités spécifiques nécessaires pour faire face à toutes les situations.

On a trop souvent présenté le cross comme une épreuve "proche parente du commando" alors qu'il n'est autre chose que le meilleur moyen qui soit d'inventorier les dons et les qualités que l'on possède en matière de courage et résistance.

La vague grandissante des courses de ville, où à travers champs n'est certainement pas étrangère à la prise de conscience de la valeur de l'effort à laquelle nous assistons actuellement.

C'est pour tout cela que j'ai fait mienne la formule d'Alfred Spitzer, car je partage entièrement son point de vue. J'ai toujours été un fervent du "cross" et plus les années s'écoulent et plus je sors renforcé dans mes convictions. Je dirais donc aux coureurs et coureuses de demi-fond long et court : "Faîtes du cross ! C'est le meilleur dopant pour faire une bonne saison sur piste". 

Telle sera ma conclusion. Bons cross à tous et à toutes"

Maurice GAILLARD

 

Quelques conseils à mettre en application au cours de la compétition

 - Il faut bien se mettre dans ma tête que quelque soit l'enjeu, il faut prendre le tout comme il vient (déroulement) et surtout en aucun cas il ne faut paniquer"

 

Il ne faut pas se faire une montagne des adversaires

Si tu es dans un mauvais jour, acceptes la supériorité momentanée de tel ou telle adversaire, mais surtout ne désarme pas

 

Tu es lâché(e) acceptes-le

Perds quelques instants, quelques places aussi, afin de récupérer. Tu seras toujours gagnant(e). Garde le moral car rien n'est jamais perdu. La meilleure façon de ne pas paniquer, c'est de penser à l'équipe, à soi, à la famille etc.

 

Réfléchis, sers-toi de ta tête

Réfléchis toujours, Quelles que soient les circonstances. Exemple. Si tu as une défaillance ==> récupère obligatoirement ==> Reprise de confiance en toi ==> Puis reprise de places et de terrain perdus ==> garde le moral ! serre les dents ! Garde la tête froide et réfléchis. Réfléchis encore. Je récupère ici, car je reprendrai là.

 

Tu ne dois pas être fataliste

Exemple : "Aujourd'hui, je suis dans un mauvais jour. Donc je vais être mauvais.". Ce n'est pas entièrement vrai, cela dépend aussi de l'athlète (toi en l'occurrence). En aucun cas, il faut partir battu d'avance, où alors rentre chez toi (dans tes pantoufles). 

 

Tu ne dois pas te laisser influencer moralement par le terrain, par les adversaires, par les partenaires

Exemples : 

Terrain difficile (cotes, boue etc). ==> Un coureur en condition physique ayant le moral, passe assez bien toutes ces difficultés.

Concurrence avec les partenaires ==> C'est bon, mais cela peut aussi devenir mauvais, car il y a risque que le moral en prenne un coup.

Adversaire supérieur ==> Tu dois bien te dire qu'aucun adversaire ne te sera indéfiniment supérieur, un jour où l'autre il craquera, tu ne dois pas désespérer.

Tu n'arrives plus à suivre donc tu es désespéré ==> Dis-toi bien que la "gazelle" qui est devant toi à un moment où à un autre, elle aussi devra récupérer,

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