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Michele Sapin : "Les larmes me sont montées au yeux"

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Michèle Sapin a vécu l'aventure Paris 2024, juge lors des Jeux Olympiques et Paralympiques. Plus de deux semaines de compétition que la juge raconte dans cet article. Elle nous a livré un long récit de l'évènement. Cette qui maîtrise le logiciel Logica comme personne à forcément vécu quelque chose d'unique dans une vie

Une aventure qui a débuté en Novembre 2022

 

Mais si on est focus sur les épreuves, pour tous les juges, tout s'est dénoué bien plus tôt : "L’aventure a débuté, il y a 2 ans", nous rappelle Michèle Sapin. Et pendant longtemps, pour tout le monde, les Jeux de Paris ont mis longtemps à se matérialiser. On se souvient que le public a mis un peu de temps à rentrer dedans. Mais à deux ans des JO, l'échéance semble encore loin. "La France avait obtenu l’organisation des JO en 2017, mais jusqu’à cette rentrée 2022, c’était encore lointain. À l'automne 2022, avec la reprise des compétitions, le bruit a couru que la FFA allait faire appel à candidature pour les JO 2024, mais quand et comment ?", se souvient la juge.

En réalité, c'est à la mi-novembre que tout se débloque. La Ligue d'Athlétisme de la Nouvelle Aquitaine leur transmet, par mail, la circulaire de la FFA. Dedans, le nombre de juges à fournir pour chaque Ligue : "Pour la Nouvelle Aquitaine, c'est 16+1. Et elle nous demande de répondre par retour si nous souhaitions être candidats", explique Michèle Sapin​"L’envie est là, bien présente, mais avec une si grande région et que 16 élus, aurais-je ma place ?", poursuit-elle. L'incertitude est grande, pour elle et pour les autres. Il est vrai que la LANA possède quelques juges de qualité et réputés, que les différents athlètes côtoient à chaque compétition. Le critère ? Être au minimum juge fédéral. "Mais dans notre département, nous avions du nombre et de la qualité".

Une émotion intense

La réflexion puis le choix, Michèle Sapin décide de se lancer : "Qui ne tente pas, n’a rien et je préférais avoir un refus que des regrets. Pour l'anecdote, j’avais été prise pour les championnats d’Europe 2020 à Paris, mais annulés à cause du COVID". Une annulation qui a fait mal à la dynamique de l'athlétisme français, mais qui n'a pas été un frein pour la juge. Qui a attendu jusqu'au coup de fil libérateur. Elle est retenue : "Le jour de l’anniversaire de mon fils, je suis au bowling avec un groupe d’amis. Et pendant que nous attendions les retardataires, je regarde mes mails et là, je reçois LE MAIL de Paris 2024 avec ma lettre de mission confirmant ma participation en tant que jury à la grande aventure de Paris 2024". 

L'émotion est grande : "Les larmes me montent aux yeux, je n’y crois pas. Mes amis s’inquiètent de me voir pleurer, et je leur annonce la grande nouvelle, quel beau cadeau de Noël". Et rapidement, elle s'aperçoit qu'elle n'est pas la seule charentaise. Dès lors, les informations s'enchaînent à partir du début de l'année 2024 : "De mi-janvier 2024 à juin, vont s’enchainer les mails d’informations, les demandes de documents (pour l’accréditation), les listes de NTO (National Technical Officials) avec les attributions de poste", explique Michèle Sapin. Jusqu'au test le 25 juin dernier. Répétition grandeur nature avant le grand rendez-vous. "Nous (Christophe, Nicolas juges à Cognac et moi) arrivons le lundi avec visite du SDF, briefing général et rassemblement par équipes. Nous faisons connaissance avec une partie des personnes qui seront notre jury pour les JO. Il manque une coéquipière et notre chef qui sont tous les deux de l’outre-mer (Réunion et Tahiti).", explique la juge, qui a eu le rôle de Mesure Virtuelle de Distances. "Cette fois-ci, nous y sommes". 

Perchée au 9e étage du Stade de France

Cette fonction, que Michèle Sapin va découvrir, l'amène sur les sauts horizontaux (longueur et triple saut féminin). Mais du coup, qu'est ce que la "Mesure Virtuelle de Distances". Elle nous l'explique : "C'est la mesure de distances à partir de caméra qui sont orientées sur le sautoir. Je suis postée au 9ᵉ étage du SDF dans un local informatique, notre poste de travail est composée de 2 ordinateurs, un pour la mesure du saut et un pour le contrôle de la planche d’appel.".

 

Le tout avec une vraie coordination entre les équipes : "Je suis en duo avec un opérateur OMEGA. Je suis là pour valider si le curseur est bien positionné, à l’écran, pour la mesure du saut, pour le contrôle de la planche d'appel, c'est une autre personne.. Nous sommes accompagnés par des ITO (juges internationaux). Pour une bonne lecture de la mesure, nous avons une très bonne résolution avec la caméra, mais ce qui est primordial, c'est le ratissage", explique la juge. "Et là, nous avons rencontré 2 équipes de chocs, qui ont l’habitude d’intervenir sur les meetings. Quand vous les regardez faire, c’est tout un art, très rapidement ils vous remettent le sable lisse. Je pourrais vous en parler pendant des heures", poursuit Michèle Sapin.

10 sessions à juger

 

Qui aura fait au total dix sessions : "Les concours de qualifications, le décathlon et heptathlon et les finales femmes et hommes". Pas directement sur la piste, comme Maryse Dupas et Philippe Chapt (dont les interviews sont en ligne sur notre site et celui du Comité Charente Athlétisme). "Je n’ai pas pu en ressentir l’ambiance, mais pour grimper au 9ème étage, nous passions en partie dans les tribunes et nous avions une vue sur l’ensemble du stade. C’était incroyable !", s'émerveille encore aujourd'hui la juge.

Qui a vécu ces jours comme dans une bulle. "J’ai fait de très belles rencontres avec les jurys d’autres régions, les ITO, les volontaires. J’avais un super jury, nous étions très soudés. J’ai pu aller me promener un peu dans Paris, mais dès que nous avions un peu de temps, j’en profitais aussi pour être dans les tribunes, pour me reposer et suivre aussi les autres compétitions à la télé (à disposition en salle de repos)". Et comme nous l'avait confié Philippe Chapt, l'ambiance dans les tribunes du Stade de France et en dehors, que ce soit dans la rue, dans le métro. Difficile de retourner à une vie plus classique. "Le retour à la maison a été compliqué, en plus d’une sinusite, un grand sentiment de vide. Tous me manquaient, les copains du jury, le SDF, les athlètes, la foule avec les cris et les chants". Un vide encore ressenti par beaucoup d'entre nous ayant suivi de près ces Jeux Olympiques à domicile.

"Je retiendrai surtout les athlètes qui nous ont offerts un beau spectacle, la grande ferveur du public, l’organisation. MERCI PARIS 2024 de m’avoir permis de vivre cette belle aventure", conclut ainsi Michèle Sapin

Bastien LACOSTE et Etienne GOURSAUD

(dans le cadre d'un partenariat G2A/Comité Charente Athlétisme)

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