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Ophélie Chauveau : "L'alimentation est une prévention de santé"

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En plus d'être en pleine progression, avec un chrono sous les 40 minutes au foulées du G2A, Ophélie Chauveau a passé un DU avec pour spécialité la micronutrition. Domaine où elle va se lancer professionnellement. Un sujet à la fois passionnant mais aussi très utile dans le monde du sport. Avec des liens étroits entre alimentation et performance. Avec cette interview, elle nous permet d'en découvrir davantage sur des aspects encore trop peu connus en France.

 

Quel lien peut-on faire entre la nutrition et le sport ?

Ophélie Chauveau : "Je pense désormais que tout le monde commence à être au courant. L'alimentation est notre premier carburant. Mais avant de penser à la quantité, j'aime parler de qualité. Au-delà de l'aspect nutriments, protéines, glucides, lipides. Le DU que j'ai fait est autour de la micronutrition.

Et quelle est la différence avec la nutrition ?

La nutrition, tu vas être sur l'alimentation et l'hydratation. Les macronutriments évoqués plus haut. Sur la micro, on va faire l'anamnèse de tout ce qu'il peut se passer autour du sportif. Pas seulement ce qu'il mange, mais comment il s'entraîne, sa récupération - sommeil et de ses contraintes. Quand il y a une problématique de fatigue qui arrive, de baisse de moral voire les blessures et surtout les blessures chroniques. On va s'interroger sur ce qu'il peut clocher et sur les déficits en vitamine, oligoéléments. Quand on pense alimentation, on pense carburant. On se rend compte que ce n'est pas seulement un carburant. Mais aussi un acteur de la prévention de santé au niveau du sport. Notamment sur la récupération. Ton sommeil dépend de ce que tu manges. La récupération post exercice, dépend de ce que tu manges. On se rend compte que d'un point de vue de santé c'est bien. L'alimentation n'a pas un effet direct sur la performance, mais aura un impact à long terme.

C'est vrai qu'on a vu des études, qui disent que le sucre influence le pouvoir de décision 

Il n'y a pas un mode d'alimentation parfait pour tout le monde. Il faut faire du cas par cas. On a des cultures et des modes de vie différents. Il faut cibler à quel moment il faut placer les sucres. Car il ne faut pas totalement les éradiquer. Il faut prendre les bons. Idem pour graisses. Il y a des sportifs qui se mettent à avoir des problèmes immunitaires, d'infection chroniques. Et avec la micronutrition, tu peux agir là-dessus. On peut voir certains déficits. Le déficit classique étant celui en fer. Si tu le complémente, sur le moment il va remonter son taux. Mais trois mois après, son taux de fer va de nouveau s'effondrer. On va chercher pourquoi il y a ce déficit. Et cela peut amener d'autres soucis en lien direct avec cela. Qui ne sont pas vu directement et qui vont détourner certains micro-nutriments.

Tu penses que c'est sous-exploité ?

Clairement en France, mais cela commence à venir. Pour donner une idée, quand j'ai fait mon DU, on était 30. Sur les 30, cinq étaient de l'ouest de la France et les autres de Belgique, Suisse et est de la France. Des zones avec les pays anglophones, qui ont davantage la culture de la nutrition. Mais cela commence à arriver dans le sport de haut niveau. C'est assez lié avec la prépa mentale et autre. Notamment sur les neurotransmetteurs qui peuvent agir sur les émotions. On se rend compte du lien direct. 

Comment peut-on sensibiliser un sportif à cela ?

On peut communiquer, faire des topo. Auprès des athlètes les plus jeunes. Je suis une passionnée de sport à la base, mais aussi de physiologie du sport. Si on pouvait faire des interventions sur les écoles ce serait génial. Car c'est dès le plus jeune âge qu'on prend conscience. 

Tu as énormément progressé cette dernière année, tu t'es servie de cela ?

Honnêtement, je pense que c'est surtout lié au fait que je sois venue en club. Mais j'applique ces principes alimentaires. Je suis maman et j'essaie d'appliquer cela à mes enfants. Avoir une hygiène de vie. Mais je ne suis pas non plus parfaite.

Ceci dit, cela ne sert sans doute à rien d'être trop rigide là-dessus.

Je n'aime pas parler de régime alimentaire. Il n'y a pas une alimentation parfaite, sinon tout le monde mangerait la même chose. L'entraînement joue beaucoup dans la performance. Mais pour les sportifs de haut niveau, ce qui fait la différence, c'est la partie récupération. Ce qui permet d'assimiler l'entraînement. Et c'est là que l'alimentation hydratation va rentrer. Si on veut gagner un peu plus que les autres, cela passe par là, comme par le mental. C'est aussi un enjeu de santé. Si on pense que les deux ne sont pas liés... Le sportif qui ne se blesse pas, c'est celui qui va performer.

C'est le rôle de qui de mettre en lumière cela?

Les sportifs de haut niveau sont très influents et très écoutés. Il y en a certains qui communiquent sur l'alimentation. Les clubs peuvent faire des campagnes de sensibilisation. Des interventions ponctuelles auprès des plus jeunes. Mais c'est à nous les professionnels de communiquer au maximum là-dessus. Via les réseaux.

Tu le fais ?

Honnêtement pas trop encore. Peut-être parce que mon activité est toute récente. Je n'ai pas encore fait de site internet. L'objectif serait d'intervenir dans les écoles, pour faire des campagnes de sensibilisation. 

On est dans une ère de malbouffe, avec une obésité de plus en plus présente. On peut encore revenir en arrière ?

Je le pense. Mais ce sont des choix. Toutes les plats préparés ne sont pas forcément mauvais. Il faut apprendre à lire des étiquettes.

Bien cuisiner cela ne coute pas plus cher que la "malbouffe" ?

Il faut privilégier la qualité à la quantité. On peut bien manger pour pas si cher.

Et pour quelqu'un qui n'a pas le temps ?

C'est là qu'il faut apprendre à lire les étiquettes (rires). Il y a des produits congelées qui sont bien faits. Une vraie alternative. On peut trouver des choses sans conservateurs, qui peuvent être facile quand on n'a pas le temps de cuisiner. Tout le monde n'a pas le temps d'aller au marché cette semaine. 

Etienne GOURSAUD

Etienne.goursaud@gmail.com

 

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