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Aurélien Chaslard : "J'aime accompagner l'athlete vers la performance"

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Aurélien Chaslard est le préparateur physique du G2A depuis 2019. Au fil des années, il s'occupe d'athlètes de différents groupes et les accompagne, avec leurs coachs respectifs, vers la performance. Il se confie aujourd'hui sur son parcours et l'importance de la préparation physique dans la compétition.

 

L'hiver a été bon, avec des records personnels et des titres pour tes athlètes, on t'imagine satisfait ?

Aurélien Chaslard : "Si on tire un bilan sur tous les athlètes que j'ai eu en préparation physique, que ce soit en compétiteurs ou non compétiteurs, cela s'est bien passé, j'ai de plus en plus de monde en salle. C'est plutôt positif. Concernant les compétitions. Pour l'ensemble de mes athlètes, que ce soit le demi-fond, le sprint etc, cela s'est bien passé. Je suis plutôt satisfait. 

Comment fais-tu pour travailler avec les différents coachs. Car tu as des athlètes de plein de groupes différents.

Généralement, je prends le temps d'aller sur la piste, pour directement aller voir les coachs et échanger avec eux. Sur leur planification et ce qu'ils attendent de moi. Ou alors, ils viennent me voir. Ou j'échange avec les athlètes. Mais cela se fait facilement.

Cette relation a bien évolué avec le temps ?

Cette relation a progressé. Mais je n'ai pas eu besoin de faire quoi que ce soit. Je suis un enfant du club et je connaissais tous les entraîneurs ou presque. Vu que j'ai des facilités pour discuter avec les gens, cela se fait naturellement. 

Pour toi, quel impact a la préparation physique dans la performance d'un athlète ?

On peut la caractériser en trois points. On va dire que cela garantit à l'athlète une bonne intégrité physique. C'est donc l'aspect de prévention de blessures. On peut aussi partir sur l'aspect de transfert. À savoir préparer le corps à être meilleur dans ce qu'on lui demande de réaliser sur la piste. Sur des tâches spécifiques. Mais aussi d'avoir une satisfaction de soi. Une meilleure appréhension de soi-même. Se plaire physiquement. Quelqu'un qui a une bonne estime de soi, sans verser dans la sur-confiance, qui est néfaste, cela peut aider à la performance. Évidemment, si on se sent victorieux avant la compétition, ce n'est pas une bonne chose. Mais si on sait qu'on a réalisé de très bonnes choses à l'entraînement, durant la préparation, cela peut aider. Car on arrive plus fort dans la tête.

Cela peut aider à franchir des paliers techniques ?

J'en suis persuadé. Parce que, on parle de préparation physique, mais si on parle de souplesse, un hurdleur ou même un demi-fondeur, s'il bosse sa mobilité et sa souplesse, il va avoir des gains sur sa discipline. Il faut un renforcement musculaire adapté à la discipline. Mais c'est sûr que cela peut aider. 

Tu es un enfant du club, mais surtout un ancien athlète. Ton passé t'aide à élaborer des séances aujourd'hui ?

J'ai été athlète jusqu'en junior 2 et j'ai arrêté l'athlétisme relativement tôt, pour cause de blessures. Notamment au dos. Aujourd'hui, je sais que sans renforcement, on peut se blesser facilement. J'ai appris que mettre en place des protocoles de prévention de blessure, c'était le plus important. Il faut être à l'écoute et être un coach à l'écoute de ses athlètes.

Tu en faisais où c'était négligé dans ta prépa ?

J'alternais Poitiers et Angoulême. On va dire que j'en faisais. A Poitiers, c'était essentiellement le renforcement musculaire de base. J'ai vraiment découvert la prépa physique avec Bertrand Corre. 

Qu'est-ce qui t'a amené à t'y intéresser ?

Je suis sorti du lycée en ne sachant pas ce que je voulais faire dans la vie et après le lycée. J'étais passionné de musculation et d'entraînement. J'ai commencé à m'y intéresser et cela m'a vraiment plu. Et je me suis rendu compte qu'en France, c'était un vrai manque. Je me suis dirigé vers cette voie-là. 

On ressent vraiment que c'est une passion pour toi

Vraiment. J'ai donné des cours à la fac de sport, mais aussi dans une salle de remise en forme, en étant au club en même temps. Mais ce qui me plaisait, ce n'était pas de faire de la préparation physique pour l'esthétique, de monsieur et madame tout le monde. Mais vraiment dans un but de performance. Avec des athlètes. Débutants ou confirmés, cela m'est égal. Mais je voulais pousser la science du corps à son maximum. 

Tu penses que la préparation physique est encore sous-évaluée aujourd'hui ?

(Il hésite). Je ne pense pas que ce soit sous-évalué. Par contre, je trouve qu'en France, on va avoir beaucoup de coachs non-diplômés ou qui se forment sur internet. Qui peuvent prétendre au titre de coach sportif ou préparateur physique. Bien que ce soit une notion différente pour moi. Pour moi, un coach sportif va plus se tourner vers l'aspect esthétique, se remettre en forme physiquement. Le préparateur physique va se tourner vers l'athlète, dans son activité. En France, c'est démocratisé, avec un vrai effort sur les disciplines, pour mettre en valeur l'importance de la préparation physique. Mais n'importe qui peut choper un diplôme, qui n'aura pas trop de valeur.

Ça peut nuire à l'image du vrai préparateur physique ?

Totalement. J'ai fait un BPJEPS. Depuis j'ai eu d'autres diplômes. Mais si on m'avait pris après le BPJEPS, j'aurais juste fait de la musculation et du renforcement. Je n'aurais pas été apte à faire de la prépa physique et sortir de la musculation pour avoir des exercices vraiment liés à l'activité demandée. 

 

Tu continues de te former aujourd'hui ? 

Je suis encore en recherche. J'avais hésité à faire un diplôme avec l'INSEP. Mais il faut partir tous les mois et je ne me sentais pas capable. Cela demande énormément de temps. Sauf que le club demande beaucoup de temps et cela me semblait compliqué. Je me forme dans les bouquins. J'ai essayé via internet, mais cela ne me convient pas. Je ne trouve pas cela très valorisant. Je lis.

Est-ce qu'il y a des personnes qui t'inspirent ?

Je n'ai personne qui m'inspire énormément, car en France, on aime bien se vendre à travers des vidéos. Mais souvent pour "faire" de l'argent. Je ne suis pas trop fan de ces personnes-là. Mais je regarde ce qui se fait à droite et à gauche. Je prends toutes les informations, je réfléchis là-dessus. Je fais ensuite les choses avec mon propre avis

Selon les disciplines, il y a des exigences spécifiques ?

Je me suis posé la question il y a un an. Cela fait cinq ans que je suis au club et j'ai beaucoup de choses à apprendre. Je me suis rendu compte que ce que je proposais n'était pas toujours fiable à 100 %. Ce que je proposais à un demi-fondeur, pour un lanceur et un sprinter ne convenait pas toujours. Il a fallu que j'individualise au maximum. Ce qui est la base de la préparation physique. Si je prends deux demi-fondeurs et deux lanceurs entre eux, ce que je vais proposer à l'un peut ne pas convenir à l'autre. Un va être plus tonique, l'autre plus souple. Personne n'a les mêmes points forts et points faibles.

Il vaut mieux bosser les points forts ou les points faibles ?

Compliqué comme question. Il faut d'abord en parler avec l'entraîneur de la discipline. Il vaut mieux, dans un premier temps, travailler les points faibles, Cela limite les blessures.

Tu as aussi des athlètes extérieurs qui viennent te solliciter. C'est une fierté pour toi ?

Cela me fait plaisir de voir des gens qui ne sont pas forcément de la Charente, qui viennent me demander pour la prépa. On peut dire que c'est une reconnaissance de mon boulot. C'est cependant compliqué d'en faire à distance. Cela nécessite encore plus de communication avec l'entraîneur et l'athlète. Mais cela me fait plaisir.

Propos recueillis par

Etienne GOURSAUD

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